Anne Hoguet, éventailliste, Maître d’Art

À la sauvegarde du Musée de l’éventail !

Culture Quintessence se fait le porte-voix de l’appel à l’aide d’Anne Hoguet, éventailliste et Maître d’Art, détentrice d’un magnifique musée privé et d’une collection unique ! Son trésor matériel est aujourd’hui menacé mais c’est son savoir, son trésor immatériel qui est tout autant en péril. Il faut agir vite !

Imaginez-vous…

Nous sommes en 1860, Boulevard de Strasbourg à Paris. La rue est bruyante, scandant le va-et-vient des voitures à cheval. Devant les échoppes des artisans de ce quartier des métiers, les femmes en robes élégantes arborent, au bras de leur mari, leurs éventails dans la moiteur de ce début août. Là-haut, au 3e étage, tout au bout d’un labyrinthe d’escaliers se trouve la prestigieuse Maison Kees, atelier d’éventails.

Cent ans plus tard, en 1960, Hervé Hoguet, 3e génération de tabletiers de sa famille, rachète cet atelier pour réunir en ce lieu les deux métiers de tabletier et d’éventailliste…

Anne Hoguet – 4e et dernière génération

C’est de cette famille qu’est issue Anne Hoguet, éventailliste et Maître d’Art, dont elle représente la 4e génération.

A 74 ans, cette dame douce et énergique crée et restaure des éventails pour l’opéra, le théâtre, le cinéma et la haute couture (Dior, Gaultier, Hermès, Lacroix, Nina Ricci, Louis Vuitton…). C’est l’une de ses créations, par exemple, qu’utilise la « Marie-Antoinette » de Sophia Coppola.

Son savoir-faire a été inscrit à l’inventaire national du Patrimoine Culturel Immatériel en France en 2020. C’est donc ce trésor à sauvegarder et à valoriser que Culture Quintessence a à cœur de mettre ici en lumière.

Ce patrimoine vivant, Anne Hoguet l’a transmis à une poignée d’élèves et l’a de multiples fois exposé lors de conférences, mais aujourd’hui aucun ne peut reprendre sa suite.

Dans le dédale de petites pièces de son atelier, l’atmosphère a à peine changé. Le long des murs, d’anciens meubles-vitrines en noyer sombre renferment dans leurs tiroirs des montures anciennes en nacre ou bois précieux, en ivoire, en écailles ou en corne. Dans les vieilles boîtes empilées, on trouve des trésors de plumes et de dentelles rares. Sur les tablettes, les moules à plisser.

A partir de cette matière première noble, Anne Hoguet crée des éventails de tous styles et de toutes formes.

L’oeuvre d’une vie entière menacée

Anne Hoguet a consacré sa vie à sa passion et à son art. Elle a installé un musée en 1993, dans l’ancien salon d’accueil de la Maison orné d’un plafond à caissons, de boiseries de noyer sombre et de tentures brodées au fil d’or. Classée monument historique en 2004, cette pièce renferme sa somptueuse collection de plus de 2500 éventails de toutes les époques.

On l’aura compris, Anne Hoguet a de l’or dans les doigts et un trésor en ces lieux !

Et après avoir été l’œuvre de sa vie à la suite de ses aïeux, c’est aujourd’hui son plus gros souci.

Depuis 6 ans, elle n’a de cesse de se battre pour sauver son atelier et son musée : « cet atelier porte le nom de ma famille ! »

Le loyer trop important de cet endroit hors du temps, la crise sanitaire fermant au public son musée privé et arrêtant net les commandes venant du monde du spectacle, enferment Anne dans un étau la menaçant d’expulsion. « Je suis stressée par mon désir de transmettre mon savoir-faire et de pérenniser ce lieu. Je veux tellement que cette collection reste entière. Que ce lieu historique reste vivant. Que mon savoir-faire se poursuive ».

Aujourd’hui, c’est cet atelier-musée et ses 2500 éventails qui sont sévèrement menacés de disparition et c’est pour maintenir l’unité et la pérennité de cette collection qu’Anne Hoguet, avec détermination et obsession, ira jusqu’au bout de sa passion.

Pour soutenir Anne Hoguet, vous pouvez-vous rendre sur son site internet. Vous pouvez participer à sa cagnotte pour aider le musée et signer la pétition adressée à la Marie de Paris : http://annehoguet.fr/

Quelques photos du travail d’Anne Hoguet :